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Extrait de "Hommes de Chevaux sous le Premier Empire" de O. de Lespinats.

Pour acheter cet ouvrage, consultez le catalogue Empire de "Mémoire & Documents"

PRÉFACE

L’étude historique de M. le comte Olivier Chebrou de Lespinats qui a pour titre : « Hommes de Chevaux sous le Premier Empire» reproduit les institutions diverses se rapportant à l’enseignement de l’équitation, à l’utilisation des chevaux et au développement et amélioration des races.

Elle est aussi le complément d’études effectuées au XIXème siècle par Charles Duplessis « Équitation en France depuis le XVème siècle jusqu’à nos jours, ses écoles et ses maîtres », par le Baron de Vaux « Hommes de Cheval depuis Baucher », par le Général Mennessier de la Lance « Essai de Bibliographie Hippique » en 2 tomes et reprise, d’une façon globale, par Gérard Guillotel dans son « Histoire des Haras Nationaux » en 3 tomes.

L'ouvrage ci-après se termine par de nombreuses biographies d’Hommes de Chevaux, souvent inédites, et se divise en plusieurs parties :
La réorganisation des Haras et des Remontes
La création des écoles de cavalerie et d’enseignement vétérinaire
L’organisation, le fonctionnement et le personnel des écuries royales, impériales et princières
Des biographies d’Inspecteurs Généraux des Haras, des Remontes, de la Cavalerie, de l’Étranger
Des biographies d’Écuyers

Cette étude biographique et généalogique, dont il suffit d’exposer le cadre pour éveiller le vif intérêt de tout homme de cheval, est le fruit de plusieurs années de labeur persistant. Ce n’est ni les historiographes anciens ou contemporains, ni les auteurs de mémoires qui en ont fourni les éléments. Ils ont été puisés directement dans les archives nationales et départementales. Souvent l’auteur a dû faire appel aux familles possédant les arbres généalogiques, des portraits et des armoiries de ces Hommes de Chevaux.

C’est à l’aide de ces documents contrôlés avec tant de soin et d’autres moins anciens ou modernes, mais également authentiques et que l’auteur n’a eu pour ainsi dire qu’à reproduire, qu’il a établi son étude. Des notices biographiques et généalogiques sur cent soixante cinq personnages, pour la plupart inédits, en forment le complément ; la série commence par les Inspecteurs Généraux des Haras pour se terminer avec les principaux vétérinaires.

Faire revivre le passé a été l'objectif essentiel que M. le comte Olivier Chebrou de Lespinats. En revanche, la partie de son étude qui se rapproche aux Pages et aux Postes et messageries restent néanmoins à développer. Mais l’histoire du cheval est un vaste sujet, il ne saurait donc être question d’embrasser ici la totalité du sujet.

L’étude qui se rapporte au XIXème offre à l’Homme de Cheval un intérêt particulier, en le reportant à l’époque la plus glorieuse de notre Histoire et de notre équitation, alors qu’elle servait de modèle à toute l’Europe et qu’elle a servi de tremplin à la création et à l’amélioration de races.

En exposant les différentes évolutions de l’enseignement équestre en France, et en y rattachant nombre de questions intéressantes, M. Chebrou de Lespinats remet au jour, dans cette revue rétrospective, bien des noms, des faits, des institutions tombés dans l’oubli. Ainsi, un tel écrit s’adresse t-il non seulement aux Hommes de Chevaux, mais encore aux historiens qui se livrent à des recherches sur les institutions équestres de la France ancienne et moderne.

Enfin, cette étude doctorale a permis de percer le mystère qu’entourait la réflexion de Napoléon 1er lorsqu’il décida de réorganiser les haras et autres institutions équestres en France dès 1806. Les historiens pourront maintenant posséder un travail d’érudition et de pistes de réflexion et compléteront leurs travaux en analysant les écrits de Maleden, Chabert, Eschasseriaux jeune et les Hommes de Chevaux du comte Olivier Chebrou de Lespinats.


Mais n’oublions pas la très belle description des Hommes de cheval définie par le Baron de Vaux : « l’Homme de cheval est celui qui, solide et aisé sur l’animal, a acquis la connaissance de ce qu’il peut lui demander, ainsi que la pratique des moyens raisonnés les plus simples, pour le soumettre à l’obéissance.
Le cheval dressé est celui qui, soumis à la volonté du cavalier, répond avec justesse, légèreté et force, aux indications qu’il reçoit.
Ces deux dernières définitions développées forment l’ensemble des connaissances théoriques qui devront servir à éclairer la pratique de l’équitation ».

INTRODUCTION

Si tous les arts ont des règles plus ou moins difficiles, celui de l’équitation a sur ce point une particularité qui lui est propre et qui n’appartient qu’à lui ; c’est qu’il forme à la fois deux individus, obligés de concourir l’un et l’autre à la pratique de ses règles par des fonctions différentes et qui, tous les deux, se prêtent une assistance tellement nécessaire, que l’art ne peut exister sans leur union parfaite.

L’art de diriger un cheval serait en effet inutile, on n’atteindrait qu’à la moitié de son but, si le cheval lui-même n’était soumis à un travail particulier pour lequel il a besoin d’intelligence, de force, d’adresse et de bonne volonté.

Si l’on considère cet animal par ses qualités intérieures et extérieures, il est de tous le plus parfait et le plus propre au service de l’homme. Son caractère quoique fier et belliqueux, est doux, soumis, susceptible d’attachement et de reconnaissance, et la nature semble avoir voulu le distinguer des autres quadrupèdes par les qualités les plus justes.

L’usage de cet animal remonte jusqu’à l’origine des hommes, puisque, par ses diverses qualités, il était celui de tous qui put leur procurer le plus d’avantages, soit en leur prêtant ses secours dans leurs travaux, soit en servant leurs passions les plus nobles, celles de la guerre, des courses, de la chasse, et de tous les autres amusements destinés au délassement des héros.
Il est vraisemblable que ceux qui, les premiers, réduisirent le cheval à l’état de domesticité, furent encore loin d’imaginer le parti qu’ils pourraient en tirer pour l’équitation. Cependant nous voyons, au rapport d’Hérodote, cet art connu chez les premiers Scythes ; et les Amazones qui descendaient de ce peuple guerrier avaient l’usage de la cavalerie, lorsqu’elles furent vaincues par les Grecs sur les bords du Thermodon.

Longtemps cependant l’équitation fut imparfaite. On commença d’abord par ne se servir des chevaux à l’armée que pour y conduire des charriots, qu’on lançait à travers les bataillons pour les disperser. Sésostris passe pour être le premier Prince qui ait imaginé d’avoir une cavalerie complète. Le dessein qu’il avait conçu de conquérir toute la terre lui en fit rechercher tous les moyens, et vingt-quatre mille chevaux firent partie de la puissante armée qu’il destinait à l’exécution de ambitieux projet.
Les grecs connaissaient l’art de l’Équitation longtemps avant la conquête de Troie ; mais le merveilleux qui accompagne l’histoire de ces peuples permet de douter de l’étendue des connaissances qu’on leur a supposées dans un art difficile, qui parait n’avoir été perfectionné que par une très longue suite de siècles.

Homère, dans son douzième livre de l’Iliade donne une définition fine du rôle de l’écuyer : « Tel, dit-il, qu’un habile écuyer, accoutumé à manier plusieurs chevaux à la fois, en a choisi quatre des plus vigoureux et des plus vifs, et, en présence de tout un peuple qui le regarde avec admiration, les pousse à toute bride, par un chemin public, jusqu’à une grande ville qu’on a donnée pour limite à sa course, passe légèrement de l’un à l’autre, vole avec eux en fendant les airs, et les faits tous arriver au même instant à son but avec autant de justesse et de précision que s’il n’en avait eu qu’un seul à diriger; tel fut Ajax dans une circonstance aussi intéressantes pour sa gloire,… »
Cette comparaison ingénieuse ne peut avoir été inspirée que par la connaissance qu’avait ce Prince des poètes de la perfection à laquelle était parvenu de son temps l’art de l’équitation : non seulement dans tous les siècles il a fait les délices de l’Homme.
Mais le monde du cheval a besoin d’organisation, d’hommes de sciences, de cavaliers émérites, de héros pour qu’il perdure dans l’inconscient humain.

L’Homme doit au Cheval ce que le Cheval doit à l’Homme et en faisant honneur au cheval, ils rendront justice à l’homme.



Olivier CHEBROU de LESPINATS
Historien du Cheval


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